Le mur est l’archétype de la limite.
Symbole social et politique — frontière entre les peuples, les nations, les classes et les systèmes.
Il sépare, protège, isole.

Se tenir face à lui, c’est entrer en dialogue avec une impasse, éprouver la limite elle-même.

Géométrie et chair, béton et douceur, fixité et vivant.

Dans un monde où chaque mètre de mur devient métaphore de l’algorithme, de l’indifférence, de la bureaucratie, de la politique,
l’artiste introduit une verticale vivante et imparfaite — une fissure dans la façade idéale.

« Je ne crois pas aux murs. »

Face au béton, une opposition stoïque se déploie en un acte d’endurance de huit heures.

  • Heure 1

    • Concentration active, tonus sympathique engagé ;

    • les muscles du dos et des jambes maintiennent l’équilibre, avec de fines vibrations des stabilisateurs ;

    • le cortex visuel reste fixé sur un champ immobile ;

    • la respiration est régulière ;

    • état général : concentré, légèrement exalté.

  • Heure 2

    • La fatigue commence dans les petits groupes musculaires ;

    • le champ visuel se met à « flotter » — le cerveau perd le contraste ;

    • la perception de l’échelle commence à se modifier ;

    • le mur semble plus proche, presque respirant ;

    • l’attention se fragmente, avec les premières oscillations entre « contrôle » et « automatisme ».

  • Heure 3

    • Concentration active, tonus sympathique engagé ;

    • les muscles du dos et des jambes maintiennent l’équilibre, avec de fines vibrations des stabilisateurs ;

    • le cortex visuel est fixé sur un champ immobile ;

    • la respiration est régulière ;

    • état général : concentré, légèrement exalté.

  • Heure 4

    • l’émoussement physiologique de la douleur s’installe (compensation par endorphines) ;

    • le rythme respiratoire diminue, le corps passe en mode d’économie d’énergie ;

    • la perception du temps se déforme — chaque minute semble s’allonger ;

    • chaque contact de l’air sur la peau devient un événement ;

    • émotionnellement — légère dépersonnalisation, sensation de « séparation » d’avec soi-même.

  • Heure 5

    • la fatigue s’installe ;

    • baisse d’énergie : les réserves de glycogène dans les muscles diminuent ;

    • les yeux perdent la mise au point — une « adaptation visuelle » au champ statique s’opère ;

    • la peau se refroidit, le pouls ralentit ;

    • la psyché passe en mode de fond — le dialogue intérieur se réduit au minimum.

  • Heure 6

    • le corps produit davantage d’opioïdes endogènes → une subtile sensation de calme ou de détachement ;

    • la perception de la douleur diminue, mais une vibration musculaire devient plus marquée ;

    • un état modifié de conscience apparaît : lenteur, phase hypnoïde ;

    • l’attention semble se « dissoudre » dans l’espace environnant ;

    • la psyché utilise ce mécanisme comme protection contre la surcharge des stimuli.

  • Heure 7

    • le stress métabolique général s’accumule : le taux d’acide lactique dans les muscles est élevé ;

    • sentiment d’étrangeté ;

    • la respiration devient légèrement plus profonde — le corps tente de compenser l’accumulation de CO₂ ;

    • la vision produit de subtiles pulsations lumineuses ;

    • calme paradoxal — le corps fonctionne en pilote automatique, la conscience presque lucide.

  • Heure 8

    • stade d’épuisement et d’adaptation simultané ;

    • la douleur dans le bas du dos, le dos et les jambes est perçue comme émoussée ;

    • état proche du méditatif ou du post-stress : sensation de vide, de fatigue, de clarté ;

    • les yeux se remplissent de larmes — réaction purement physiologique ;

    • aucune émotion, aucun sentiment d’accomplissement.

©2025 Vlas Kuzma